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Angoulême (Charente) : un arrêté anti-précaire qui interdit tout

Le maire de droite (Horizons) d’Angoulême, Xavier Bonnefont vient de prendre un arrêté qui stipule : « est interdite toute occupation abusive et prolongée des rues et autres espaces publics, c’est-à-dire par des individus regroupés, de manière immobile ou peu mobile, n’étant pas en transit et générant des nuisances (sonores, dégradations, menaces, etc.) qui troublent la tranquillité des passants ou des riverains ». Il faut, parait-il, lutter contre « l’occupation abusive de l’espace public ». Les personnes ne respectant pas la mesure s’exposent à une amende de 35 euros, qui monte jusqu’à 150 euros si récidive. Le responsable juridique de la Ligue des droits de l’homme, François-Xavier Corbela, a quant à lui estimé qu’il s’agissait d’un « arrêté anti-précaires […] très classique qui cherche à chasser des centres-villes les plus précaires sans qu’ils génèrent forcément des troubles à l’ordre public ». D’autres font remarquer que la formulation de l’arrêté est si vague qu’il peut s’appliquer sans distinction à des bandes de jeunes en vadrouille, à des gens attablés en terrasse d’un restaurant, à des manifestants, etc. Son efficacité sera sans doute plus que douteuse mais l’important pour Bonnefont était de faire parler de lui comme un maire bien réac. Il a réussi.