Vendredi 29 novembre, la direction de Decathlon annonçait qu’elle s’apprêtait à verser un milliard d’euros de dividendes aux actionnaires, autrement dit en très grande partie à la richissime Association familiale Mulliez (AFM). Une annonce qui est restée en travers de la gorge de bien des salariés, alors que les Mulliez, qui possèdent également le groupe Auchan, ont annoncé un plan social massif de 2 400 suppressions d’emplois il y a quelques semaines dans cette enseigne de la grande distribution, et alors que la direction de Decathlon entame les négociations annuelles sur les salaires en refusant pour le moment toute augmentation générale.
Avec un chiffre d’affaires annuel qui tourne autour de 15 milliards d’euros, 1 milliard dans la poche des actionnaires, ça fait une sacrée proportion !
Chez Decathlon, pas de plan social en cours… pourtant, au cours de l’année 2024, ce sont près de 1 000 postes qui ont été supprimés à bas bruit. La direction se justifie en prétendant qu’il s’agit là de « mouvements naturels ». Certes, il y a un turn-over important. Le problème, c’est précisément le non-remplacement de celles et ceux qui s’en vont ! En conséquence, en magasin, la charge de travail s’intensifie, et les équipes tirent la langue.
Samedi 7 décembre, des salariés se sont mis en grève et rassemblés devant plusieurs dizaines de magasins. Lundi 9, les salariés des entrepôts, qui subissent de la même manière le sous-effectif et la dégradation de leurs conditions de travail, se mobiliseront à leur tour.
Quoi qu’il en soit, les travailleurs et travailleuses de l’enseigne sont loin d’avoir dit leur dernier mot !
10 décembre 2024, Correspondante