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Crash du vol AF447 Rio-Paris : Airbus et Air France responsables mais pas coupables

Près de quatorze ans après la catastrophe du vol Rio-Paris qui s’était abimé en mer faisant 228 morts, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé les entreprises Airbus et Air France. Pourtant l’analyse des boîtes noires avait confirmé que le point de départ de l’accident était le givrage des sondes de vitesse Pitot alors que l’avion volait à haute altitude dans la zone météo difficile du « Pot au noir », près de l’Équateur. Les investigations avaient montré que des incidents de sondes similaires s’étaient multipliés dans les mois précédant l’accident. Pour le tribunal, Airbus a commis « quatre imprudences ou négligences », notamment ne pas avoir fait remplacer sur sa flotte le modèle de sondes défectueuses et d’avoir caché ce défaut aux compagnies aériennes. De son côté Air France a commis deux « imprudences fautives », liées aux modalités de diffusion d’une note d’information adressée à ses pilotes sur la panne des sondes. En résumé, les deux entreprises connaissaient le danger que représentaient ces sondes dans certaines conditions météorologiques mais n’en ont pas informé les pilotes. Cependant, conclut le tribunal dans sa « grande sagesse », « un lien de causalité probable n’est pas suffisant pour caractériser un délit ». En résumé, elles n’ont rien fait pour éviter l’accident mais ne l’ont pas provoqué. Un pied de nez aux familles des victimes que ces dernières, qui se sont dites « écœurées », n’ont pas spécialement apprécié même si elles ont de bonnes chances de faire condamner Airbus et Air France au civil.