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Dédiabolisation du Rassemblement national… la messe est dite !

À la messe d’hommage à Jean-Marie Le Pen à Paris le 16 janvier, il n’a pas été permis à tous les fachos de communier. Parmi les refoulés par les gros bras du service d’ordre lepéniste : le raciste et bateleur de théâtre Dieudonné, Yvan Benedetti, ancien membre de l’organisation Œuvre française (exclu du Front national en 2011 et qui s’affirmait il y a quelques années « antisémite et anti-juif »), Jérôme Bourbon le directeur du journal antisémite Rivarol, Thomas Joly, patron du Parti de la France et grand admirateur de Pétain.

Ces têtes de gondoles de l’extrême droite version « Le Pen père » ont visiblement été jugées non compatibles avec la version « Le Pen fille » dont le credo est la « normalisation » du Rassemblement national. La sélection n’a quand même pas été totale, pour preuve la présence d’anciens du GUD, dissout en juin, comme Axel Loustau, ou des représentantes du groupuscule identitaire Nemesis.Il faut dire que cette nouvelle génération rend bien des services à toute la fachosphère que le patron de l’UDR Éric Ciotti et celui de Reconquête Éric Zemmour, eux aussi présents à l’office, contribuent largement à faire vivre, malgré les multiples nuances et l’esprit de chapelle pourtant bien ancré à l’extrême droite.

Extrême droite, droite radicale, droite tout court… les frontières sont de plus en plus poreuses, notamment grâce au sponsoring de grands bourgeois comme Bolloré. Pour preuve, la présence à la messe d’un représentant officiel du gouvernement Bayrou. Le ministre des Relations avec le Parlement s’était annoncé, c’est finalement son directeur de cabinet, sans doute moins voyant, qui a franchi les portes de l’église du Val-de-Grâce. Qu’importe, la « République » a ainsi dit amen pour l’âme du défunt, tortionnaire en Algérie, condamné de multiples fois pour racisme, injures homophobes, apologie de crimes de guerre et négation de crimes contre l’humanité. Des prières ont-elles été rajoutées au moment de l’eucharistie du style « s’il-te plaît Marine, ne fais pas tomber tout de suite le gouvernement » ?

Marie Darouen