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Des syndicalistes paysans devant la justice

La Confédération paysanne, une organisation syndicale classée à gauche, appelait mardi 4 février à un rassemblement à Paris, devant le tribunal de grande instance, dans le 17e arrondissement, en solidarité avec deux de ses membres qui comparaissaient en justice. Ils faisaient partie d’un groupe de cinq militants violemment arrêtés par la police le 5 décembre dernier alors qu’ils prenaient part une manifestation pour dénoncer le traité de libre-échange entre les pays du Mercosur et ceux de l’Union européenne devant le Grand Palais. Ils avaient été placés en garde à vue pendant 48 heures, et deux ont été jugés pour violences en groupe et rébellion, alors même que la manifestation s’était déroulée dans le calme. Interrogée par l’Humanité à propos des mobilisations récentes d’autres syndicats agricoles, proches de la droite et de l’extrême droite, notamment la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs ou la Coordination rurale, Laurence Marandola, la porte-parole de la Confédération paysanne regrettait un « deux poids deux mesures ». « Quand il y a des dégradations sur des bâtiments publics, sur l’Inrae, sur des préfectures, sur l’Office national de la biodiversité, quand il y a des menaces sur des personnes, il ne se passe rien », précisait l’agricultrice ariégeoise. « Visiblement, on n’a pas les mêmes droits que d’autres syndicats », résumait-elle. Deux des manifestants ont porté plainte pour violences policières et, face à cette situation, la Défenseure des droits a été saisie.