Avant l’annonce de la « libération » des cinq prisonniers kanak ordonnée par les juges à Paris, le collectif de soutien mulhousien avait programmé un tournoi de foot sur un stade prêté par une commune de la couronne de Mulhouse.
Sept prisonniers politiques avaient été arrêtés lors des événements de mai en Nouvelle-Calédonie parce qu’ils sont dirigeants de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). Ils ont été déportés en métropole, menottés dans l’avion pendant 17 000 kilomètres pour être embastillés, chacun dans une ville différente. Un an plus tard, la justice parisienne a ordonné leur libération, car les accusations portées contre eux tombaient l’une après l’autre lors des interrogatoires. L’État a fait appel de cette décision mais a dû accepter leur libération 15 jours après la décision des juges.
Les deux femmes prisonnières ont pu rejoindre l’île et leurs enfants, mais les cinq hommes sont sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter la métropole, et interdiction de se rencontrer.
Samedi 28 juin au matin, à 10 heures, Christian Téin, président du FLNKS et ancien prisonnier à Mulhouse, a pris la parole, surtout pour remercier le collectif des départements d’Alsace 67 et 68 qui a manifesté pendant un an et organisé différents événements pour populariser le combat pour l’indépendance d’une des dernières colonies françaises et collecter de l’argent pour venir en aide aux prisonniers. Il a été écouté avec joie, ferveur et émotion.
Une centaine de personnes ont joué au foot ou à la belote, chanté et discuté. L’assemblée était composée en majorité de Kanak, dont l’équipe de foot Kanak-Paname qui avait fait le déplacement depuis Paris à plusieurs voitures. Une équipe mulhousienne de militants pour la Palestine a été renforcée par un jeune camarade sportif du NPA et malgré cela, s’est fait battre à plate couture par sept Kanak surentraînés !
À 17 heures, Dimitri, un autre dirigeant kanak, qui avait été emprisonné à Villefranche-sur-Saône, a pris la parole à son tour. Il a lui aussi remercié « la famille et la famille de cœur » pour leur combat et affirmé la nécessité de l’indépendance et sa volonté de continuer le combat.
Une journée riche en rencontres, échanges et émotions, sous un soleil de plomb.
Correspondante