Le cabinet de la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, Bérangère Couillard, a annoncé à l’Agence France-Presse la création d’un label national « anti gaspillage alimentaire ». Les enseignes, notamment celles de la grande distribution, pourront obtenir le label en fonction des « performances de réduction des déchets et du gaspillage ». Les critères du cahier des charges ont été définis avec l’Association française de normalisation dans le cadre de l’application de la loi de février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Le problème est bien réel : on estime que chaque année neuf millions de tonnes de nourriture sont gaspillées dans le pays alors que des millions de personnes ne mangent pas à leur faim. Mais, en dernière analyse, laisser les mains libres aux patrons de la grande distribution pour obtenir ce label est une belle hypocrisie. Pour mettre fin au gaspillage des produits alimentaires il faudrait que les organisations de consommateurs, les ONG de soutien aux plus modestes et les salariés de ce secteur puissent avoir des pouvoirs d’investigation sur le fonctionnement de ces entreprises. On en est loin.