Les 33 000 salariés de Boeing de la région de Seattle (nord-ouest des États-Unis) viennent de rejeter à 94,6 % l’accord présenté par leur direction lors des négociations sur les nouvelles conventions collectives. Celui-ci prévoyait une augmentation de 25 % des salaires sur quatre ans, une prime de 3 000 dollars et un engagement d’investissement dans la région. Or les 25 % d’augmentation résultent d’un calcul qui ne prend pas en compte les primes, pourtant une part importante dans le revenu des salariés. L’augmentation réelle représenterait en fait autour de 9 %, bien loin des 40 % d’augmentation sur quatre ans réclamés par les travailleurs auxquels s’ajoute le rétablissement de cotisations pour les retraites.
La proposition d’accord de la direction n’a fait qu’accentuer leur colère, ils ont alors voté à 96 % la grève dès vendredi dernier lors d’une consultation du syndicat des machinistes IAM (International Association of Machinists). Cette grève, la première depuis 2008, qui dure maintenant depuis quatre jours, risque d’impacter la production des modèles 737 max, 777 et 767 cargo, alors que la direction est fragilisée par des scandales répétés sur la qualité de sa production, dont deux accidents en 2018 et 2019 ayant provoqué la mort de 346 passagers. De quoi donner des arguments aux grévistes !
En 2023, les ouvriers de l’industrie automobile avaient réussi à arracher 11 % d’augmentation face aux Big Three (Ford, General Motors et Stellantis), à l’issue d’une grève de six semaines. Une victoire qui pourrait encourager les salariés de Boeing à entrer de toutes leurs forces dans la bataille. Et nous encourager nous aussi, ici en France, à revendiquer sur nos salaires et nos conditions de travail.
Adrian Lansalot, 16 septembre 2024