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Qui a peur du grand mélenchant loup ?

De l’extrême droite au PS, les politiciens crient haro sur LFI et son chef, Mélenchon. Il y a d’abord les accusations indignes d’antisémitisme sous prétexte que l’antisionisme en serait une couverture : en réalité, ces accusations cachent mal le soutien indéfectible à l’État sioniste israélien, bras armé de l’impérialisme au Moyen-Orient. Mais ce n’est pas tant Mélenchon que les politiciens bien-pensants ne trouvent pas fréquentable – n’a-t-il pas été ministre de Jospin ? – que les illusions que son discours aux apparences radicales peut susciter : il ne faudrait tout de même pas que les travailleurs aillent s’imaginer sérieusement qu’on pourrait revenir en arrière sur la réforme des retraites, augmenter les salaires et taxer les riches !

Eh bien nous, ce que nous reprochons à Mélenchon et ses affidés, ce n’est certainement pas de parler salaires, retraites ou de dénoncer la politique de l’État d’Israël en Palestine ! C’est le décalage entre le langage qu’ils tiennent – fait de dénonciations qui peuvent sonner juste – et leur politique réelle. Il ne suffit pas de dénoncer la politique de Netanyahou, encore faut-il se battre pour que l’État français cesse de lui livrer des armes. Il ne suffit pas de parler salaires ou retraites en offrant comme seule perspective aux travailleurs de propulser des « insoumis » à Matignon ou à l’Élysée, sans toucher au pouvoir exorbitant qu’ont les patrons de décider de tout. Ce n’est pas Mélenchon que craignent Macron et le patronat : ce dont ils ont peur, c’est que les travailleurs le prennent au mot et se battent pour obtenir leur dû dans les entreprises et dans la rue !

J.-J.F.

(Article paru dans le numéro 18 de Révolutionnaires)