[Texte paru dans un quatre pages édité par le NPA]
Flambée des prix, bas salaires, baisse de l’indemnisation du chômage, attaque contre les retraites, le patronat et le gouvernement craignent une riposte d’ensemble du monde du travail, une généralisation et une coordination des luttes.
Macron qui rêvait d’embarquer dans son jeu quelques leaders syndicaux, au nom du « dialogue social » (pour l’instant c’est loupé) craint la riposte des travailleurs eux-mêmes, dans les entreprises, dans la rue. Au point d’en être ridicule : « Au moment des fêtes, la grève d’une partie de la SNCF a inquiété au plus haut sommet de l’État. Car ce ne sont pas les syndicats, mais des collectifs […] moins prévisibles qui ont provoqué les annulations des trains. Une méthode qui a rappelé à certains le souvenir des “Gilets jaunes” », expliquait le journal Le Monde. Et Le Parisien d’en rajouter en rapportant les propos rageurs du Président : « Plus personne ne tient plus aucune troupe ! »
C’est notre colère qui a déjà fait plier Macron plusieurs fois
Le mouvement contre la réforme des retraites de 2019-2020 avait mis en branle des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs mais aussi fait émerger des assemblées générales, catégorielles ou interprofessionnelles, locales, départementales ou nationales. Ce qui avait permis à des salariés de la SNCF, de la RATP, de l’Éducation nationale ou des entreprises privées de se lier et de discuter collectivement de l’organisation de leur mouvement, permettant d’ailleurs sa poursuite pendant les vacances de Noël malgré l’appel à la trêve de la part des directions syndicales.
Les Gilets jaunes en 2018-2019 qui s’organisaient sur les ronds-points ou encore les contrôleurs de cet hiver-là, regroupés dans un collectif national sur les réseaux sociaux, ont aussi exprimé à leur manière une forte volonté de contrôler leur mouvement et ne pas laisser les directions syndicales, sous couvert de représentativité, être reconnues comme seules interlocutrices du patronat ou du gouvernement.
Des luttes qui nous montrent la voie. Organisons-nous et décidons nous-mêmes, syndiqués (peu importe l’étiquette), ou non-syndiqués, tous ensemble.
Ce que nous devons imposer
Mettons en avant nos revendications, celles sur les salaires, tout comme celles contre les suppressions d’emplois en cours dans bien des secteurs (Amazon par exemple tout dernièrement), contre le manque d’effectifs dans les hôpitaux et autres service publics.
Et bien-sûr aujourd’hui, rejet total de la réforme des retraites de Borne et Macron.
Pas seulement de cette réforme-là d’ailleurs
Car cela fait des années que gouvernement après gouvernement, réforme après réforme, on nous a imposé des reculs sur le régime des retraites. Ce sont tous ces reculs qu’il faut leur faire ravaler : l’âge de la retraite qui est passé de 60 ans à 62 ans et demain 64 ; le nombre d’annuités passé de 37,5 ans à 41,5 pour qui part aujourd’hui, et à 43 ans demain; le calcul du montant des retraites basé sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures, ce qui a valu une baisse nette de toutes les retraites dans le privé, les attaques contre les régimes spéciaux, notamment pour ceux qui ont un travail pénible, etc.
Les retraites des années 1980-1990 n’étaient pas la panacée, c’est sûr. Mais c’est bien au moins à cela qu’il faudrait imposer de revenir, dont le départ à 60 ans, 37,5 ans de cotisations pour toucher la retraite à taux plein.
Aucune retraite ni pension ni minima sociaux inférieurs au salaire minimum. Un salaire dont le minimum aujourd’hui devrait être d’au moins 1 800 euros net par mois.
[Dans le même quatre pages, lire aussi : Faire battre en retraite Borne, Macron et le Medef ! et Retraites : Macron veut piquer dans les caisses pour arroser le patronat !]