Les facteurs et factrices sont encore parmi les employé·es les plus aimé·es par la population et la direction du groupe La Poste compte bien sur cette image pour développer sa politique « tout business ». Mais comme dit le proverbe il n’y a pas que l’amour, il y a aussi les preuves d’amour ! Et la paye des postiers et postières est bien la preuve que le patron La Poste ne reconnaît ni l’amour du public, ni les difficultés du travail, ni son utilité, il exploite ceux et celles qui sont sur le terrain tous les jours, un point c’est tout.
Par exemple : après 25 ans de carrière, un.e postier.e à la production (centres de tri, collecte et distribution) contractuel ou fonctionnaire, gagne (hors primes) autour de 1 450 euros, ce qui donne des revenus nets autour de 1 600 euros par mois, en incluant une prime de « vie chère » de 50 euros par mois qui n’existe qu’en région parisienne. Évidemment, c’est pire pour un·e débutant·e salarié·e.
Tous les revenus se tassent vers le bas depuis des années et s’approchent régulièrement du Smic, soit 1 383 euros actuellement. Pour la moitié des effectifs (soit plus de 80 000 personnes), c’est la galère assurée tous les mois alors que La Poste fait des centaines de millions de bénéfices tous les ans – plus d’un milliard prévus en 2023 – et que la direction du groupe s’octroie de confortables augmentations.
Casse de l’emploi, précarisation, augmentation de la charge de travail vont de pair avec des fiches de paie de plus en plus minables. Même le salaire moyen (1 700 euros) annoncé par La Poste pour les facteur·trices est 800 euros en dessous du salaire moyen et 150 euros en dessous du salaire médian national.
Avec 3,5 % d’augmentation de « rattrapage de l’inflation » en 2023 pour les agents contractuels de droit privé et 1,5 % pour les fonctionnaires, le constat est simple : le pouvoir d’achat baisse et l’exploitation augmente.
De récents débrayages à la PIC (plateforme industrielle courrier) de Rennes ont mis à l’ordre du jour la question des primes sans condition pour tous. Les postier.es sont convaincu.es d’être largement sous-payé.es et l’arrosage de primettes par la direction n’est qu’une manière de temporiser, diviser et d’éviter l’augmentation générale nécessaire.
À La Poste comme ailleurs, on veut vivre et pas survivre. Pas un salaire en dessous de 2 000 euros nets, augmentation générale de 400 euros minimum !
Correspondants