Face à la montée des idées réactionnaires dans les discours et dans les urnes, le « parti de gauche » Die Linke est réapparu avec force. Début janvier, il n’était donné qu’à 3 % dans les sondages et il semblait probable qu’il disparaisse du Parlement. Lui aussi parti réformiste qui a participé à de nombreux gouvernements régionaux et s’y est usé par une gestion discrète des affaires de la bourgeoisie et l’application de programmes d’austérité.
Mais la montée de l’extrême droite et la collaboration de Merz avec celle-ci au Parlement ont soulevé une vague d’indignation. La mi-janvier a été marquée par des manifestations géantes, notamment à Munich (300 000 personnes) et à Berlin (250 000), mais aussi dans beaucoup d’autres villes.
La social-démocratie et les Verts ayant trop participé à la démagogie raciste, c’est Die Linke qui a profité de cette saine colère. En l’espace de quelques semaines, il y a eu plus de 23 000 nouvelles adhésions à ce parti et Die Linke a finalement obtenu 8,8 %. Sahra Wagenknecht par contre, qui avait quitté Die Linke pour former un parti populiste mêlant revendications sociales et forte dose de nationalisme, n’a pas réussi à atteindre les 5 %.
C’est avec beaucoup d’espoirs que les nouvelles recrues s’engagent dans Die Linke, qui a fait de nécessité vertu et affiche le slogan « les autres veulent gouverner, nous on veut changer les choses ». Mais le caractère de ce parti ne s’en trouve pas transformé. Il continue à participer à des gouvernements régionaux et poussera les énergies militantes dans des voies de garage électorales… si elles se laissent faire !
C’est pourquoi il est d’autant plus nécessaire qu’apparaisse en Allemagne un pôle des révolutionnaires qui soit visible et trouve un écho au-delà de l’audience très restreinte de l’extrême gauche actuelle, petite et émiettée. C’est avec cette vision que nous avons présenté (le RSO, Organisation révolutionnaire socialiste, en alliance avec RIO, Organisation révolutionnaire internationaliste) des candidatures « pour un monde sans frontières, sans guerre et sans exploitation » dans trois circonscriptions. Notre candidate dans une circonscription de Berlin a recueilli 818 voix. Un résultat faible, mais une campagne en prise avec des jeunes et des travailleurs en lutte dont la politisation est un gage pour l’avenir.
2 mars 2025, T.R.
(Sur les élections en Allemagne, lire aussi : Législatives en Allemagne : montée de la droite et de l’extrême droite)