Le procès de la multinationale française Lafarge et de huit de ses anciens responsables s’est ouvert devant le tribunal correctionnel. Ils sont soupçonnés d’avoir payé, jusqu’en 2014, plusieurs millions d’euros à des groupes jihadistes, dont l’organisation État islamique, pour leur permettre de poursuivre leurs activités en Syrie en pleine guerre civile. La direction du groupe, avalé depuis lors par le suisse Holcim, s’est désolidarisée après coup de ses anciens cadres, les accusant de « violations du code de conduite des affaires de Lafarge ». Une déontologie un peu tardive. Rappelons qu’en octobre 2022, Lafarge SA avait plaidé coupable aux États-Unis d’avoir versé à l’État islamique et au groupe djihadiste Jabhat al-Nosra près de 6 millions de dollars (5,2 millions d’euros) et accepté de payer une sanction financière colossale de 778 millions de dollars (675 millions d’euros). Moralité : guerre ou pas guerre, les affaires sont les affaires.