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[Tract du NPA] Mouvement contre la réforme des retraites : non, on ne crèvera pas pour le patronat !

Ci-dessous le texte d’un tract du NPA, en format quatre pages. Cliquer ici pour télécharger en PDF le tract.

 

 


 


 

 

Départ à 64 ans, 43 ans de cotisations pour une retraite à taux plein, 67 ans sans décote… C’est non, non et non ! Les 19 et 31 janvier, les 7, 11 et 16 février, nous avons été des millions dans les rues, de tous les secteurs, de tous les milieux, de toutes les générations à le crier haut et fort ! Nous avons fait la démonstration de notre nombre dans des défilés joyeux et déterminés bien significatifs d’une hargne montante contre Macron et sa réforme, et plus largement exprimant le sentiment qu’« on crèvera pas pour le patronat ». Nous avons aussi été des millions à faire grève dans nos entreprises et secteurs respectifs, parfois seulement quelques heures, d’autres fois sur la journée entière. Certains ont fait grève deux jours de suite (dans le rail, les ports et docks, les raffineries). Maintenant, à partir du 7 mars, il s’agit de passer un cap pour faire plier Macron et Borne, pour qu’ils ravalent leur projet !

Pas seulement du retrait de cette réforme-là d’ailleurs

Car cela fait des années que gouvernement après gouvernement, réforme après réforme, on nous a imposé des reculs sur le régime des retraites. Ce sont tous ces reculs qu’il faut leur faire ravaler : l’âge légal de départ ; le nombre d’annuités ; le calcul du montant des retraites, les attaques contre les régimes spéciaux, etc.

Les retraites des années 1980-1990 n’étaient pas la panacée, c’est sûr. Mais c’est au moins à cela qu’il faudrait revenir, un peu amélioré : départ à taux plein au plus tard à 60 ans, et avant pour ceux qui ont déjà atteint les 37 annuités et demie.

Aucune retraite ni pension ni minima sociaux inférieurs au salaire minimum. C’est-à-dire au salaire sous lequel aujourd’hui il n’est pas possible de vivre décemment : un salaire d’au moins 2 000 euros net par mois ! Les salaires, les pensions et les allocations doivent être indexés sur les prix des produits de première nécessité et bénéficier d’une augmentation immédiate de 400 euros par mois pour tous.

Un gouvernement vomi par le monde du travail tout entier

Parmi les salariés, personne ne peut plus supporter les apparitions à la télé de ministres prétentieux qui ne connaissent rien de la vraie vie et osent venir nous donner des leçons, à nous qui faisons tourner la société. On n’en peut plus de leur façon de venir nous dire : « vous n’avez pas bien compris, je vais vous expliquer »… On a très bien compris que ce qui menace le système des retraites, c’est Macron, le président des patrons et son gouvernement, eux et leur volonté de puiser dans la poche des plus pauvres pour arroser les plus riches. Comme on le dit dans les manifestations : « c’est nous qui travaillons, c’est nous qui cotisons, c’est nous qui décidons » !

Aller vers la grève générale !

L’intersyndicale a menacé de « mettre le pays à l’arrêt ». Oui, il faut aller vers une grève générale qui remette les pendules à l’heure. Sans les travailleurs et les travailleuses, rien ne se produit. Si nous cessons le travail, la production ne sort pas et adieu les profits patronaux et les dividendes pour les actionnaires. Nous le savons tous et toutes : quelques journées de paralysie de l’économie feraient vraiment basculer le rapport de force en notre faveur. La journée du 7 mars peut être une étape importante vers une grève générale.


Retraites : Macron veut piquer dans les caisses pour arroser le patronat ! Macron avait dû abandonner sa « retraite à points » en mars 2020. Il revient à la charge… faisons subir le même sort à sa nouvelle réforme !

Les grands mensonges du gouvernement

• Question – Les caisses de retraite seront-elles déficitaires dans l’avenir ?

Les prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) disent qu’elles pourraient être très légèrement déficitaires à partir de 2032, de l’ordre de 5 %. Mais les raisons qu’ils donnent sont significatives : le déficit viendrait des économies réalisées sur l’ensemble des salaires des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ! Le COR pointe donc la responsabilité de l’État dans les difficultés éventuelles des caisses de retraite !
L’argent existe, c’est une question de choix de société : Macron vient d’augmenter d’un tiers le budget militaire. Du fric, il y en a pour les cadeaux fiscaux aux riches et aux patrons, pour les marchands de canons mais pas pour nos retraites ?

• Avec le vieillissement de la population, la part consacrée aux retraites ne va-t-elle pas devenir trop lourde à supporter ?

Ce fameux rapport entre le nombre d’actifs et le nombre de retraités ne tient pas compte de l’accroissement de la productivité. Le patronat met tous les gains dans ses coffres et c’est une escroquerie : la bourgeoisie vient chercher dans la poche des travailleurs une part de ce salaire différé qu’est la retraite…

Il serait normal que la part consacrée aux retraites augmente : tout simplement parce que les richesses produites augmentent. Et bien plus vite que la population. Alors, qu’y aurait-il de choquant à ce qu’une part plus importante soit consacrée aux anciens ?

• Un ancien qui occuperait son poste plus longtemps, n’est-ce pas un poste de moins pour un jeune ?

S’user la santé au moins jusqu’à 64 ans, et plus pour éviter une décote, pendant que les jeunes galèrent pour trouver un emploi, bel avenir !

Pour les patrons c’est aussi parfois l’inverse : virer un salarié âgé, jugé plus assez rentable et qui finira ses années en emplois précaires, pour embaucher un jeune. Ce chômage des séniors dont on parle si souvent sera accentué en repoussant encore l’âge de départ en retraite.

 

Pourquoi un tel acharnement à s’en prendre aux retraites ?

Augmenter le nombre d’annuités nécessaires pour une retraite à taux plein, c’est baisser la pension d’une bonne partie de ceux qui partent quand même à l’âge légal. Augmenter l’âge légal du départ à la retraite, c’est augmenter le temps de travail à l’échelle d’une vie ou accroître le « chômage des seniors ». Tandis qu’un fort taux de chômage maintient une pression à la baisse sur les salaires.

Les caisses de retraite, c’est un budget de 330 milliards d’euros, du même ordre que le budget de l’État. Un pactole qui attise les convoitises ! Car diminuer les dépenses des caisses et le montant des retraites c’est permettre aux fonds de pension privés de drainer l’épargne de ceux qui ont des salaires suffisants pour mettre de côté. Ce fameux pactole des caisses de retraite sur lequel lorgnent tous les financiers.

Le bluff du minimum retraite à 1 200 euros

L’annonce d’une augmentation de la retraite minimale à 85 % du Smic (soit 1 200 euros aujourd’hui) est un des plus gros mensonges du gouvernement. D’abord pourquoi pas au niveau du Smic, qui est tout de même un revenu minimum (insuffisant, vu son montant actuel) ? Mais en plus ce n’est pas cela qui est promis. Cette prétendue contrepartie sociale de la réforme ne s’appliquera qu’aux futurs retraités pouvant justifier d’une carrière complète (sans temps partiels ni interruption), ce qui en limite drastiquement la portée.

Les femmes encore plus maltraitées !

En raison de leurs salaires plus faibles (de 16,4 % en moyenne) et de leurs carrières plus courtes car hachées (28 % des femmes sont à temps partiel, qu’il soit choisi ou imposé), les femmes, qui ont une pension inférieure à celle des hommes de 40 % en moyenne, ne peuvent qu’être pénalisées par tout recul de l’âge de la retraite ou augmentation de la durée de cotisation. Ainsi, à âge égal, une femme née en 1972 devra travailler neuf mois en plus selon la réforme contre cinq mois supplémentaires pour un homme. Une femme sur deux, hors congé maternité, réduit ou arrête son activité professionnelle à un moment ou un autre. Après la naissance d’un enfant, faute de places en crèche ou pour s’occuper d’un parent dépendant, par manque de services pour ces personnes ou d’argent pour les payer. Car, dans cette société, ce sont les femmes qui continuent majoritairement à s’occuper des enfants et des soins à autrui…

Bas salaires pour les travailleurs, retraites de misère mais explosion des dividendes pour les actionnaires

D’un côté le monde de Macron produit des millionnaires (en France ils sont quelque 2,8 millions aujourd’hui). De l’autre la pauvreté explose. Sur les 67 millions d’habitants du pays, plus de 9 millions vivent sous le seuil de pauvreté.

Nous, les 30 millions de salariés (88 % de la population active) n’avons que nos bras à louer, de l’agent d’entretien à l’ingénieur, à la campagne comme à la ville. Une majorité qui produit tout, subvient à toutes les nécessités sociales – on l’a bien vu pendant le premier confinement – et qui pourtant rame de plus en plus pour vivre. Quand on ne nous jette pas au chômage ! C’est tout cela qui doit cesser !

Retraites, salaires… tout est lié !

Les prix flambent. La vie quotidienne devient impossible. Se chauffer, se nourrir correctement, mettre du carburant dans son réservoir pour aller travailler s’apparentera bientôt à du luxe ! La nouvelle réforme des retraites, sera en plus du recul de l’âge de la retraite, une nouvelle baisse du montant des retraites réelles, avec tous ceux qui n’auront pas leurs annuités, qui finiront par des années de chômage ou d’emplois précaires, en attendant l’âge fatidique des 64 ou 67 ans ! Une réforme qui s’ajoute à la baisse des allocations chômage déjà mise en place.

Depuis 1980 la bourgeoisie française maintient, avec son État, une politique de salaires très bas. Quelle que soit sa qualification, un ouvrier, une employée sont embauchés au Smic. Et pour les précaires, pourtant au travail essentiel (les aides à domiciles, les AESH…) à temps partiel imposé, ce n’est même pas le Smic !

 


 

Nous pouvons gagner !

Alors que les quatre premières journées ont dépassé ou frôlé le million de manifestants, la comédie du Parlement s’est jouée dans une certaine indifférence. Entre la droite qui cherche des moyens de voter tel ou tel article tandis qu’elle partage les objectifs de la réforme, le gouvernement qui hésite à dégainer pour la énième fois le 49.3 et l’extrême droite égale à elle-même, entre natalisme raciste et démagogie anti-immigrés, ces gesticulations paraissent bien dérisoires. La gauche n’est pas en reste, n’offrant pour seule perspective au mouvement qu’une obstruction parlementaire, stérile et vaine.

C’est notre colère qui a déjà fait plier Macron plusieurs fois. Rappelons-nous le mouvement des Gilets jaunes, les grèves de 2019-2020 impulsées et contrôlées par les assemblées générales de cheminots et de salariés de la RATP contre la retraite à points, la grève surprise des contrôleurs de cet hiver…

Continuons de souffler sur les braises partout : sur nos lieux de travail et d’études, participons à toutes les manifestations et actions annoncées et à partir du 7 mars, imposons notre rapport de force par la grève générale.

Nous avons besoin d’échanger, sur toutes ces questions et sur ce que nous devons faire pour gagner : quand et comment continuer la grève plusieurs jours de suite, sans attendre une prochaine date ?

La préparation des manifs et les cortèges eux-mêmes sont une première occasion d’avoir ces discussions. Mais nous avons besoin d’établir de véritables liens entre nous, de tenir des réunions, des assemblées générales de grévistes : avec des mouvements seulement chapeautés d’en haut, le risque existe que le lâchage d’un syndicat mette en danger la mobilisation de tous et toutes. C’est notre mouvement, il est normal que nous le contrôlions de bout en bout.

Regroupons-nous en assemblées générales. Multiplions les contacts entre les diverses entreprises. Rejoignons celles et ceux qui sont en grève pour de meilleurs salaires ou des embauches. Dans tous les secteurs, les grèves pour les augmentations de salaire se sont multipliées ces derniers mois et se sont poursuivies pendant les mobilisations sur les retraites ! C’est cette colère sociale généralisée qui fait peur au gouvernement et aux patrons et qui peut les faire reculer !

Salaires, retraites, conditions de travail, il faut que ça pète, ça ne peut plus durer !

À partir du 7 mars, c’est toutes et tous ensemble qu’on peut gagner ! Il n’y aura pas de secteur « sauveur suprême », tous les grévistes qui commenceront le 7 et continueront le 8 se donneront confiance mutuellement. Et si ces grévistes se mélangent dans la rue avec la jeunesse le 9, cela aura un petit air de grève générale qui prend son envol !

 


 

 

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