
Municipales : le NPA Révolutionnaires entre en lice avec Baptiste Anglade pour « faire entendre la voix des travailleurs »
Article paru sur le site place GRENET, de Joël Kermabon, 29 octobre 2025
Le NPA Révolutionnaires a annoncé, mardi 28 octobre 2025, participer aux élections municipales de 2026 à Grenoble, avec Baptiste Anglade comme tête de liste. Le parti anticapitaliste défend un programme de « lutte » centré principalement sur la réquisition des logements vides, la gratuité des services publics et la hausse des salaires, tout en prônant l’unité des révolutionnaires face à une gauche jugée « institutionnelle ».
« Nous sommes des militants du quotidien, pas des professionnels de la politique. » C’est par ces mots que Baptiste Anglade, 34 ans, travailleur social et syndiqué à la CGT, a ouvert sa conférence de presse, mardi 28 octobre au café-bar Le Square, place du Docteur-Martin à Grenoble. Le militant du NPA Révolutionnaires (NPA R) y a officialisé sa candidature à la tête d’une liste pour les élections municipales de mars 2026.
Une entrée en campagne qui s’inscrit dans la continuité de ses engagements précédents : Baptiste Anglade avait en effet porté les couleurs du parti lors des élections européennes puis législatives. Cette fois, c’est au niveau municipal que la formation anticapitaliste entend « faire entendre la voix des travailleuses, des travailleurs et de la jeunesse », dans une ville où la gauche écologiste sortante achève deux mandats successifs.
Dans la droite ligne du discours anticapitaliste du NPA R, Baptiste Anglade a détaillé un « programme de lutte » qu’il présente comme une alternative au réformisme de la gauche institutionnelle.
Ce programme repose sur des revendications sociales fortes : réquisition des logements vacants, gratuité des services publics – des transports aux cantines scolaires –, interdiction des licenciements et hausse immédiate des salaires dans une fourchette de 200 à 400 euros.
« Il faut en finir avec la casse des services publics et se battre pour leur gratuité », a‑t-il déclaré, estimant que « rien ne changera sans mobilisations, sans grèves, sans luttes collectives ». Une conception de la politique qui, selon lui, s’ancre sur ce dont « les jeunes, les salarié·es, les retraité·es ou les privé·es d’emploi ont besoin pour vivre dignement ».
« Il ne suffit pas de changer le personnel politique »
L’un des principaux axes de la campagne sera la question du logement, thème récurrent du discours de Baptiste Anglade. « Il faut réquisitionner les logements vides. C’est un scandale qu’à Grenoble des centaines de personnes dorment encore à la rue pendant que des bâtiments restent inoccupés », a‑t-il lancé.
Le parti anticapitaliste rappelle ainsi que près de 20 000 logements étaient inoccupés dans l’agglomération en 2024. Selon les chiffres de la Ville de Grenoble, environ 4 400 personnes ne possédaient alors pas de domicile dont 940 mineurs. Parmi elles, 1 000 étaient à la rue, dont 240 enfants.
Cette revendication rejoint les luttes locales pour le droit au logement que le candidat dit vouloir « rendre visibles » à travers sa campagne. Il dénonce ainsi une situation où « des milliers de personnes sont mal logées » alors que « des propriétaires et des collectivités laissent des logements vacants pour spéculer ».
Autre cheval de bataille : la défense et l’extension des services publics, que le candidat juge les cibles d’une « casse » à la fois nationale et locale. « Il faut la gratuité des transports, des cantines et davantage de maisons de retraite publiques », a‑t-il martelé, déplorant les fermetures de bibliothèques et de centres sociaux à Grenoble.
Sans surprise, la gauche municipale n’échappe pas à la critique du candidat révolutionnaire. « Grenoble a été un laboratoire de la gauche unie, avec EELV, le PCF et la France insoumise. Quand on voit le résultat, on se dit qu’il ne suffit pas de changer le personnel politique », a ironisé Baptiste Anglade. Avant de revendiquer une ligne politique frappée au coin d’un communisme d’obédience trotskyste assumée, indépendante de tout calcul électoral.
Peut-être un accord avec Lutte ouvrière pour un « pôle des révolutionnaires »
Le candidat du NPA R élargit sa critique au-delà de l’équipe sortante. Pour Baptiste Anglade, « toute une série de candidats essaient de faire leur beurre sur ce qu’ils nomment l’insécurité », alors que « la première insécurité dans les quartiers, c’est celle des bas salaires, des taudis et des licenciements ».
Comment le candidat compte-t-il mener sa campagne ? « On tentera de s’appuyer sur la lutte des salariés de Teisseire à Crolles, des étudiants « sans fac », sur celle des mal-logés et des mineurs non accompagnés regroupés au sein de l’Oasis des jeunes », a indiqué Baptiste Anglade. « Ces luttes montrent qu’on peut imposer des victoires par la mobilisation collective », a‑t-il souligné.
Sur le plan international, il a dénoncé la « montée des tensions inter-impérialistes » et appelé à « en finir avec les guerres » en s’opposant aux classes dominantes. « Pour avoir la paix, il faut préparer la révolution ! », a‑t-il lancé. Enfin, le NPA Révolutionnaires réclame également la fin du jumelage entre Grenoble et la ville israélienne de Rehovot, au nom de la solidarité avec le peuple palestinien.
Concernant la cuisine politique, Baptiste Anglade a confirmé avoir proposé un accord à Lutte ouvrière, sans succès pour l’heure. « Nous continuons à poser la question du pôle des révolutionnaires », a‑t-il précisé, tout en assurant que le NPA R poursuivrait seul sa campagne, si nécessaire. « Même si nous n’allons pas au bout de cette démarche unitaire, nous ferons comme pendant les législatives : nous regarderons la somme des voix obtenues par nos deux listes », a‑t-il ajouté.
Le NPA R va lancer un appel à souscription pour financer sa campagne
Par ailleurs, Baptiste Anglade mise sur une campagne « militante et populaire ». À cet effet, une réunion publique est déjà prévue le 18 novembre, salle Moyrand dans le quartier Bajatière, pour présenter la liste et détailler son programme.
Les affiches du NPA Révolutionnaires devraient prochainement fleurir sur les murs grenoblois, accompagnées d’un appel à souscription. « On n’a pas d’illusions sur le jeu institutionnel, mais on se donnera les moyens d’en être », a résumé Baptiste Anglade, sur un ton résolument combatif.