Lancé en 2022, le projet dit « Opter » de rénovation et modernisation de 931 rames de trains va s’étendre jusqu’en 2031. Six technicentres (ou ateliers SNCF) de France ont été intégrés dans ce vaste plan, dont celui de Rouen Quatre-Mares (QM). La région Normandie a ainsi signé un contrat qui porte sur la rénovation de 56 rames normandes et 27 rames bretonnes de TER. Le travail ne va donc pas manquer pour les prochaines années, d’autant qu’à QM on répare aussi « les nez » des TGV de toute la France.
Pourtant les embauches en CDI se font rares alors que les contrats d’intérim se multiplient : une centaine actuellement sur environ 600 salariés et cela augmente encore. Des collègues en intérim ont pu cumuler jusqu’à neuf années consécutives de contrats avant d’obtenir une embauche, sous la pression de débrayages… mais sans la prise en compte de l’ancienneté.
Comme le Code du travail stipule que, quand la charge de travail est pérenne, les contrats doivent l’être tout autant, la direction prétend qu’Opter est un programme « spécial ». Jusqu’en 2031, on est quand même dans du provisoire qui va durer !
La direction argumente aussi que dans quelques années l’entreprise ne sera plus « la » SNCF mais la filiale normande d’une entreprise de transport qui aura gagné l’appel d’offres régional dans le cadre de l’ouverture à la concurrence… Une filiale de quelques centaines de salariés tout au plus où les possibilités de reclassement seraient limitées. Argument spécieux, car ce serait alors une filiale d’un groupe de transport multinational, probablement la SNCF, la RATP ou Transdev !
Seules nos luttes pourront mettre un coup d’arrêt aux appétits patronaux aiguisés par l’ouverture à la concurrence, et empêcher les suppressions de postes, les restructurations permanentes et les magouilles sur les contrats de travail. Un des premiers combats à mener toutes et tous ensemble est d’obtenir l’embauche immédiate de tous les intérimaires qui le souhaitent, à QM comme ailleurs.
Correspondants