
Paris, 13 avril 2023. Photothèque Rouge / Copyright : Martin Noda / Hans Lucas.
Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, l’homme le plus riche de France et l’un des plus riches de la planète, a sans vergogne mis en scène ses pleurnicheries : milliardaire écrasé par l’impôt, il n’aurait d’autre choix que de délocaliser le « made in France ». Tous les PDG du CAC 40 lui ont aussitôt emboîté le pas pour dénoncer les taxes et les « contraintes ». Leur modèle est outre-Atlantique, où souffle selon eux « un vent d’optimisme », sous l’égide du gouvernement d’extrême droite Trump-Musk, puisque les vannes de l’argent public sont grandes ouvertes… pour arroser les capitalistes.
Bayrou et Bardella, serviteurs des patrons
En France comme aux États-Unis, s’ils veulent tailler dans le vif les dépenses publiques, c’est pour permettre à ces ultra-riches de rafler toujours plus la mise. Moins de services publics, de budgets sociaux, si insuffisants soient-ils : tout pour eux. Plus question de normes sanitaires ou environnementales : ils s’arrogent le droit de continuer à nous empoisonner à coups de polluants éternels et de détruire la planète.
Bayrou s’efforce de démontrer qu’il est le meilleur serviteur des classes possédantes. Quitte à utiliser à nouveau le 49.3 pour imposer son budget qui coupe toutes les dépenses sociales, de santé, d’éducation, de retraite, et continuer à transférer des milliards aux patrons et aux gros actionnaires. Se plaçant sur le même terrain, Bardella s’est livré à une vibrante défense des « capitaines d’industrie français », « écrasés sous une fiscalité étouffante », lors de son meeting du 1er février. Une manière de se positionner en futur chef de gouvernement auprès des milieux d’affaires. Après Trump-Musk aux États-Unis, un gouvernement Bardella-Arnault en France ? Un gouvernement au service des patrons, déclarant une guerre totale au monde du travail.
Les capitalistes sont les seuls fauteurs de chômage et de misère
Le ministère du Travail a annoncé l’augmentation brutale du chômage en France : 3,5 % de plus en 2024. Au total, plus de 6,2 millions de personnes sont en manque d’emploi dans le pays, toutes catégories de chômeurs confondues. Pas étonnant vu la liste de plans de licenciement, de fermetures d’entreprises qui s’allonge tous les jours. Près de 300 000 emplois sont actuellement menacés ou supprimés. Mais, dans le même temps, les grands groupes du CAC 40 qui sont les responsables de ces licenciements, les Carrefour, Auchan, Stellantis, Michelin, TotalEnergies et bien d’autres, dépassent leurs records : près de 100 milliards d’euros ont été versés à leurs actionnaires en 2024.
Alors que les conditions pour toucher des allocations de chômage sont toujours plus restrictives, ces licenciements condamnent bien des familles à la misère. Pour les plus grands profits de ces exploiteurs, les travailleurs et travailleuses privés d’emploi peuvent maintenant se voir imposer 15 heures de travail gratuit par mois.
Face au pôle des milliardaires, il faut un pôle des salariés en lutte
Non contents de ruiner des vies et d’être les seuls responsables de la crise sociale actuelle, ils sèment la haine et la division parmi les plus exploités, pour mieux masquer leurs responsabilités.
Qu’il s’agisse du gouvernement, avec ses déclarations sur la « submersion migratoire », ou de l’internationale de l’extrême droite dont Musk est à la tête, ils ont un même but : faire monter le racisme pour nous détourner du chemin des luttes sociales. Ces luttes, elles existent pourtant, mais en ordre dispersé. Des luttes pour les salaires, à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (NAO), parce que nous voulons vivre, et pas seulement survivre. Des luttes contre les licenciements, comme à Michelin à Cholet, ou dans d’autres entreprises menacées. C’est bien là que se situe le pôle qui seul serait capable de s’opposer au pôle des milliardaires.
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 3 février 2025