Nos vies valent plus que leurs profits

À nous, travailleurs et travailleuses, de nous faire entendre !

France, Paris, 2025-05-01. May 1st demonstration (International Workers Day). Photograph by Martin Noda / Hans Lucas
France, Paris, 2025-05-01. Manifestation du 1er mai (journee internationale des travailleurs). Photographie de Martin Noda / Hans Lucas

Le cirque parlementaire continue entre offres de service à Macron et tentatives de coller à la détestation ambiante de ce dernier, histoire de ne pas se griller pour de prochaines élections. Le régime est en crise ? Le PS, comme d’habitude, propose ses services pour le sauver… Mais en tant que travailleurs, nous avons notre carte à jouer !

Le PS à la rescousse de Macron et des patrons

Lecornu pense avoir gagné un sursis en élargissant son « socle commun » au PS d’Olivier Faure. La face réjouie de François Hollande à l’Assemblée est à elle seule tout un programme ! Car le rescapé Lecornu a présenté un budget de guerre sociale qui mérite le soutien de l’auteur de la loi Travail. Gel des pensions, doublement des franchises médicales, baisse des moyens des hôpitaux, baisse du salaire net des apprentis, augmentation des impôts des retraités qui touchent plus de 1600 euros par mois, baisse accélérée des impôts sur les entreprises, suppression de postes de fonctionnaires, baisse des dotations pour les sports et la culture… Mais des milliards pour la guerre (+13 % pour les armées), pour le patronat (aucune remise en cause des 200 milliards de subventions et exonérations annuelles) et pour les banques (qui palpent sans rien faire les intérêts de la dette). Un musée des horreurs patronales qui n’a rien à envier à celui de Bayrou !

L’arnaque de la suspension de la réforme des retraites

Mais voilà. Ce n’est pas parce que le PS sert une nouvelle fois de béquille aux attaques patronales que cela va passer. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Lecornu tente de mettre en avant une prétendue « concession » sur la réforme des retraites. Car bien qu’en 2023 la stratégie syndicale ait mené à la dispersion, cette réforme ne passe toujours pas dans la population.

Il s’agit d’une arnaque : la suspension ce n’est ni le retour à 60 ans et 37,5 annuités, ni une abrogation de la réforme de 2023, et même pas la moindre baisse de l’âge de départ. Non, une simple suspension de l’augmentation des critères pour partir – dont les gains modestes seront largement rognés par le gel des pensions. Ce que Macron donne d’une main, il le prend de l’autre. Voilà leur « démocratie » : des magouilles pour faire passer une politique invariablement au service des riches !

« Redonner le pouvoir au Parlement »… pour qu’il mène l’offensive patronale et raciste !

Ce nouvel attelage du PS à LR en passant par Macron, s’il survit quelques semaines, ne se contentera pas du budget. Il a déjà mis à son agenda un nouveau conclave pour remettre sur la table la retraite « à points » que la grève de l’hiver 2019-2020 avait mise en échec – mais que la CFDT revendique, elle qui qualifie la suspension de « vraie victoire » ! Et ces adeptes du « barrage » à l’extrême droite continueront de lui courir après en reprenant ses mesures les plus crasses, comme la suppression des APL pour les étudiants extra-communautaires prévue au budget. Gageons que ce Parlement où extrême droite et droite extrême sont en force, saura se montrer inventif dans les attaques racistes et anti-pauvres !

Imposons nos revendications !

Du PS au RN, ils gouvernent ou veulent gouverner au service des capitalistes. Mais nous pouvons les mettre en échec ! En septembre, les manifestations et les grèves ont fait la une avec une rentrée sociale pas vue depuis bien longtemps. Des luttes continuent, contre les licenciements ou pour de meilleures conditions de travail ou de salaire. Dans la Loire, les salariés du groupe JDE Peet’s, viennent d’obtenir une augmentation de 160 euros brut minimum grâce à leur grève.

Tous ensemble, nous pouvons tout bloquer, car nous sommes à la base de toute l’économie, la source de tous leurs profits. Loin des joutes parlementaires, de la lutte des places par la compromission avec Macron ou par de nouvelles élections, il faut nous préparer à nous battre contre les attaques du gouvernement et du patronat, dans la rue et dans les grèves.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 14 octobre 2025

 

 

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