
300 grévistes à Stellantis Hordain, 400 à Caen, 100 à Mulhouse. Les débrayages se multiplient à Stellantis depuis l’annonce des augmentations de 1,3 % (autour de 22 euros net) et de la prime de 1 535 euros. Des milliers d’ouvriers italiens, qui pour beaucoup n’auront droit qu’à près de la moitié de la prime française aux mêmes conditions, ont débrayé à Stellantis Pomigliano (Naples) : près de 1 000 salariés par équipe sur les deux équipes, mobilisés mercredi, jeudi et vendredi dernier ; ainsi qu’à Stellantis Mirafiori (Turin), où 40 % de l’équipe qui travaillait samedi au montage a fait grève.
C’est la colère qui prime
Cette année on n’a eu aucune prime au titre de l’’intéressement et de la participation, mais les syndicats béni-oui-oui continuent à dire que les accords signés sont très bien. La seule prime de consolation sera donc une « prime gilet jaune » de 1 535 euros net (prime de partage de la valeur), proportionnelle à la présence, à laquelle il faut retirer les jours d’arrêt maladie par exemple (en Italie aussi). Aucune de ces primes variables ne comptera pour la retraite.
Les actionnaires, eux, vont se partager 2 milliards sur les 5,5 milliards de profits en 2024 (18,6 milliards en 2023). À noter que chez Renault, alors que la direction annonce 2,8 milliards de profits, les salariés vont toucher autour de 2 500 euros net.
PureToc, Takatastrophe, etc.
La direction justifie bas salaires et faibles primes par la chute des ventes en Europe. Mais la semaine dernière, Stellantis rappelait encore 68 000 voitures pour un défaut pouvant provoquer des incendies. Or ceux qui ont défini la stratégie du moindre coût, ce sont les familles Peugeot et Agnelli, et leur ancien PDG Tavares, « psychopathe de la performance » autoproclamé (parti avec un parachute de 12 millions d’euros). Le moteur PureTech avec courroie qui baigne dans l’huile et les « airbags tueurs » Takata, ce sont eux. Les campagnes de rappel pesantes pour les clients, ce sont eux aussi. Ils voudraient faire peser l’insécurité et leurs choix criminels sur les salariés ? Nous avons toutes les raisons de revendiquer des augmentations de salaire solides et durables : 400 euros mensuels pour tous !
Correspondants