Exposition aux produits toxiques, cadences intensifiées, suppression de postes et de stock, chasse aux arrêts maladie menée par la direction… les travailleurs des ateliers de maintenance de la RATP en ont ras-le-bol, comme ceux des bus, et de bien d’autres secteurs.
Début janvier, une expertise a donné de nouvelles preuves de l’exposition des ouvriers de la maintenance des bus de la RATP aux gaz d’échappement et aux produits chimiques. Dans beaucoup de ces ateliers, le système de ventilation censé renouveler l’air pollué n’est pas aux normes. La direction s’en moque et couvre l’affaire : mensonges sur les résultats des contrôles internes, fiches de données de sécurité pas mises à jour… tout est bon pour faire des économies sur le dos des salariés.
Depuis l’an dernier, 65 travailleurs de la maintenance des bus ont assigné la RATP aux prud’hommes pour faire reconnaître la responsabilité de l’entreprise dans les risques pour leur santé. L’affaire sera jugée en avril, mais le verdict ne signera pas la fin du combat. La RATP est également assignée au pénal pour ses manquements signalés par la récente expertise. Si le terrain juridique peut être un point d’appui, il sera d’autant plus efficace si les salariés se mobilisent contre ces patrons qui font passer les vies après les profits. Cet exemple, comme les « découvertes » régulières d’amiante, prouvent la nécessité du contrôle des travailleurs sur tous les aspects de leur travail.
La direction attaque les conditions de travail sur tous les plans : elle a divisé par deux les effectifs de maintenance des bus depuis une dizaine d’années, alors que le nombre de bus ne cesse de croitre et le matériel de se diversifier. Pour couronner le tout, sa politique de « zéro stock » se traduit par des pannes de chauffage dans les bus. Les conducteurs n’ont qu’à bien se couvrir, tant que les chefs sont bien au chaud dans leurs bureaux…
Autant de raisons de se mettre en grève le 6 février. C’est un début, pour exiger l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires.
Alexis Micha