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Grève des écoles et collèges le 5 mai à Grenoble : une mobilisation réussie et qui prend de l’ampleur


Après une journée de grève réussie jeudi 10 avril autour des écoles de la Villeneuve, plus de 300 travailleurs et travailleuses de l’Éducation nationale se sont à nouveau mobilisés ce jeudi 5 mai, jour de rentrée dans l’académie de Grenoble.

Une mobilisation réussie

C’étaient plus de 50 écoles et collèges qui étaient fermés ou massivement en grève. Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), personnel des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), enseignantes, enseignants et parents d’élèves se sont rassemblés devant le rectorat. Ils exigent des moyens à la hauteur des besoins pour garantir une véritable inclusion des élèves en difficulté. Ils réclament aussi l’élargissement de la carte REP (réseau d’éducation prioritaire) aux écoles dites « orphelines », privées des moyens de l’éducation prioritaire bien qu’elles connaissent des difficultés sociales équivalentes, mais qui sont rattachées à un collège d’une zone connaissant des populations moins défavorisées.

Des conditions de travail toujours plus dégradées

Les prises de parole ont fait état d’un manque de moyens criant ainsi que d’une souffrance grandissante des élèves comme du personnel. Les grévistes dénoncent des conditions de travail et d’apprentissage dégradées, le mépris des institutions et une école à deux vitesses où nombre d’élèves en difficulté ne peuvent pas être pris en charge correctement.

Comment pourrait-il en être autrement ? Les AESH sont payées au lance-pierre et trop peu nombreuses. Certains élèves en situation de handicap sont contraints de rester chez eux, faute d’accompagnement. Quand ils sont présents en classe, ce sont les Atsem (elles aussi sous-payées) qui tentent de combler ce vide. Les postes Rased manquent, les places en unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) ou en instituts médico-éducatifs (IME) aussi.

Malgré de nombreuses alertes envoyées au directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) et au rectorat, aucune réponse concrète n’a été apportée à ce jour. Pire encore : les témoignages font état d’un mépris flagrant. À La Tour-du-Pin, une école « orpheline » ayant rejoint la mobilisation, a eu comme réponse : « Tout a été pris en compte », comme s’il n’y avait plus rien à redire. « On demande gentiment, poliment… mais pendant qu’on attend, sans réponse adaptée les élèves souffrent. Et les personnels aussi », a résumé une enseignante lors de ce rassemblement.

Ce mépris s’est encore illustré lundi 5 mai avec le refus du recteur de recevoir une délégation.

Les 13, 14 et 15 mai : reconduire la grève et se lier aux autres secteurs en lutte

Devant à cette fin de non-recevoir, les manifestants se sont réunis en assemblée générale où plus de 150 grévistes étaient présents. Une large majorité a voté la reconduction de la grève les 13, 14 et 15 mai avec une volonté claire : élargir le plus possible la mobilisation et rejoindre le secteur du social et médico-social en grève cette même semaine. Une préoccupation centrale et juste. C’est en effet, en nous liant le plus largement possible à d’autres écoles, collèges, lycées et à d’autres secteurs que nous pourrons imposer un rapport de force favorable.

Face à la casse de nos conditions de travail, aux coupes budgétaires annoncée par le gouvernement Bayrou et aux mépris des institutions, c’est par la grève et tous ensemble qu’il faut lutter car c’est tous ensemble que l’on va gagner !

Correspondant