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Inflation, violence patronale : reprenons le chemin de l’école… des luttes

« Mon conseil aux consommateurs ? Fréquentez les boutiques, exercez votre sens critique. » Voilà le conseil donné aux familles par Michel-Édouard Leclerc, le patron de la chaîne d’hypermarchés Leclerc. En matière d’économies, il s’y connaît, lui qui possède une fortune de deux milliards d’euros ! Des conseils d’autant plus mal placés que son enseigne a dégagé des profits records en 2021 et 2022 : une hausse de 22,5 % pour atteindre 51,2 milliards.

Pour nous, travailleurs et travailleuses, c’est une autre histoire. Les carburants et l’énergie flambent. Les prix de l’alimentaire ont augmenté de façon vertigineuse : 17 % depuis mars 2022. Et pour la rentrée scolaire qui approche, le prix des fournitures a augmenté de plus de 11 %. Selon la Confédération syndicale des familles, le coût moyen d’une liste complète de fournitures à la rentrée pour un élève en école primaire s’élève à 233 euros contre 190 euros en 2022 (+23 %), 371 euros pour un collégien (+3,5 %) et 427 euros pour un lycéen (+3,1 %).

Lutter pour nos salaires

Cette inflation galopante n’est pas une fatalité. Le système capitaliste engendre un vaste désordre économique et financier, que les patrons tentent de faire payer aux travailleurs et travailleuses par une flambée des prix et le gel des salaires. Face à cette politique, les salariés ne sont pas restés sans réagir : depuis deux ans les luttes pour l’augmentation des salaires se sont multipliées. Chez Vertbaudet, la grève a permis d’arracher des augmentations allant de 90 à 140 euros par mois. Chez Disneyland, la direction tente de licencier les salariés qui se mobilisent depuis juin dernier pour exiger 200 euros d’augmentation. Le 18 août dernier, un des salariés impliqués dans les grèves de cet été a été mis à la porte pour… une gaufre mal garnie ! La solidarité la plus totale s’impose, car ce sont bien ces luttes qui montrent la voie à suivre.

La violence sociale et policière n’est pas en vacances

Les directions syndicales et des partis de gauche sont restées bien silencieuses : à croire que, contrairement à bien des travailleurs, elles ont complètement déconnecté pendant leurs vacances ! Mais le patronat, lui, a parfaitement compris le danger que représentent ces luttes grévistes qui s’enchaînent depuis des mois. Il multiplie les manœuvres d’intimidation, mais il ne pourra pas licencier la colère générale sur les salaires. Et sur tout le reste, car son agenda de mauvais coups n’a pas pris de repos : austérité, menaces sur l’assurance chômage, lois racistes contre les travailleurs migrants, et d’autres à découvrir.

La violence sociale va de pair avec la violence policière : l’inflation des prix s’accompagne de l’inflation des crimes policiers. Le gouvernement est complaisant avec les flics qui réclament l’impunité à coups de provocations médiatiques et d’arrêts maladie bidons. La carotte pour les forces de répression, le bâton pour les travailleurs en lutte pour leur salaire, leur retraite, leurs conditions de travail. Darmanin et Macron jouent la matraque comme seule solution à la crise sociale.

De nombreux syndicats et associations de familles de victimes de crimes policiers, ainsi que certaines organisations politiques de gauche organisent une manifestation samedi 23 septembre contre la répression. Le NPA appelle à se mobiliser à cette occasion, comme à toutes les autres qui vont se présenter, contre les violences policières, contre la violence patronale, pour en finir avec ce système qui exploite, opprime, tue et mutile. Une seule journée d’action ne suffira pas, mais c’est un premier pas qui peut compter.

La violence policière et les violences sociales ont une seule et même source : la violence de l’exploitation. Pour une riposte à la hauteur de la catastrophe sociale, retrouvons le chemin des luttes de cet hiver et de ce printemps quand nous étions des millions en grève et dans la rue. Conjuguons la force du nombre avec la colère légitime de la jeunesse populaire contre la misère et la répression.

Éditorial du NPA du 21 août 2023

 

 


 

 

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