Nos vies valent plus que leurs profits

Investiture de Trump : cadeaux aux riches, mais aussi attaques contre les travailleurs. Pas dit qu’il y arrive !

La cérémonie d’investiture de Trump a été l’occasion de regrouper autour du nouveau président américain tout ce que le monde compte de milliardaires, mais aussi l’essentiel de la fachosphère planétaire. Beaucoup sont les deux à la fois, et l’idée qu’Elon Musk va pouvoir sévir du haut de son pouvoir doit les faire frétiller de joie.

L’équipe dont Trump s’est entouré a déjà fait tester des expulsions de migrants : dans le comté de Kern, en Californie, la police aux frontières s’est adonnée à la chasse à l’homme pour traquer les migrants sans titre de séjour. L’administration Trump a annoncé que, dès mardi 21, des expulsions massives de migrants auraient lieu, en commençant par Chicago, avec deux cents agents mobilisés pendant une semaine. Le choix de Chicago n’est pas anodin : son maire démocrate avait déclaré la ville « sanctuaire » pour les migrants. On verra s’il agit pour les travailleurs migrants visés, employés un peu partout dans l’industrie et les services. Pour Trump, c’est un test afin de mesurer le niveau d’opposition que sa politique rencontrera. À voir les échanges souriants que Trump a eus dans les différentes cérémonies avec Biden, mais aussi avec Obama, la hiérarchie du Parti démocrate n’est pas prête à se mettre en travers de ses mesures.

Les décrets annoncés s’attaquent violemment non seulement aux migrants, mais aussi aux travailleurs en général, en cherchant à s’en prendre aux services publics d’éducation, de santé : le « tout privé » prôné par les libertariens comme Musk comblerait les plus riches de suppressions d’impôts et de cadeaux en tout genre, mais laisserait les classes populaires démunies. Tous ceux qui, parmi les travailleurs, avaient voté Trump risqueraient de se réveiller avec la gueule de bois !

Mais ce rouleau compresseur peut s’enrayer ! Dans les mobilisations et les grèves qui ont fait plier les grands patrons américains de l’automobile, ceux de Starbucks, d’Amazon, d’UPS ou de Boeing, il y avait sans doute des électeurs de Trump dégoûtés par l’administration Biden-Harris. Cela ne les a pas empêchés de se mettre en grève. Les rodomontades de Trump pourraient bien soulever des colères et ses projets anti-ouvriers être mis en échec !

Le 20/01/2025, Jean-Jacques Franquier