à voir en replay sur France Télévision jusqu’au 23 juin 2025
L’équipe de Cash Investigation a enquêté sur McKinsey, numéro un mondial du conseil stratégique aux grandes entreprises et aux États, et les liens privilégiés de ce cabinet de conseil américain avec Macron, l’aide « bénévole » qu’il a fournie pour lancer le parti En marche et sa candidature à la Présidentielle de 2017, qui ont défrayé la chronique et fait qu’aujourd’hui, McKinsey est inquiété par plusieurs enquêtes judiciaires.
Le coup de pouce à Macron par cette firme pesant 15 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel dans le monde – mais qui ne paie par exemple aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans – lui a valu des retombées très juteuses. Ministères et organismes d’État lui ont commandé des audits facturés des centaines de millions d’euros : le plus en vue a été la mission pour la mise en place de la réforme des retraites par points en 2019 – un milliard d’euros – qui a fini, heureusement, à la poubelle. Un rapport sur le « marché de l’enseignant », a été rebaptisé in extremis « évolution du métier d’enseignant » pour mieux passer au Grenelle de l’Éducation organisé par Blanquer. Enfin, la mission pour gérer la campagne de vaccination pendant la crise sanitaire, aurait bien pu être réalisée par les diverses autorités publiques de la santé.
Que l’État commande à ce genre de cabinet des conseils visant à supprimer des milliers d’emplois, rien de bien neuf. En 1968, de Gaulle avait demandé à McKinsey un audit pour étudier la productivité à Air France ; même chose en 1972 avec La Poste, qui déjà voulait restructurer ! Mais la tendance s’est fortement accentuée, surtout depuis le mandat de Sarkozy, jusqu’à l’apothéose avec Macron qui assume de gérer l’État comme une « start up ».
Que ce soient des parasites professionnels comme MacKinsey, gavés d’argent public, qui échafaudent les plans d’économies sur le dos de la population, ou que ce soient des hauts fonctionnaires dévoués aux intérêts des capitalistes, cela ne change finalement rien sur le fond.
Anne Hansen