Mercredi 26 février, une cinquantaine de salariés Valeo du site de Saint-Quentin-Fallavier (38), en majorité des ouvriers de production, se sont réunis au site Valeo de Créteil dans la région parisienne, où doivent se poursuivre le lendemain les négociations du PSE engagé suite à l’annonce de fermeture qui menace près de 350 emplois. Une nouvelle grève a été appelée à l’initiative des syndicats CAT, SUD et CGT du mardi 25 février jusqu’à la fin de la semaine.
Depuis des mois la direction refuse toute concession aux salariés et fait tout pour diviser. Mais pour tous, le montant des indemnités supra-légales reste inacceptable. Elle a même annoncé qu’elle refuserait tout cumul des indemnités : les 57 salariés reconnus victimes d’amiante sur le site devraient s’asseoir sur les indemnités attenantes. Une salariée explique qu’elle était du site Valeo de Dijon, qui a fermé, à l’époque on leur avait dit qu’ils avaient intérêt à « ne pas faire de vagues », aujourd’hui pas question de croire aux mensonges de la direction. Une autre dit tout haut à ses collègues, en parlant de ceux qui négocient le PSE, y compris dans le dos des salariés : « La seule manière de peser sur eux, c’est de se battre et de se montrer ! » Tout le monde sait qu’avec 221 millions de bénéfices net en 2023 : « Valeo doit cracher ! »
Les salariés de Valeo continuent la lutte…
En septembre dernier ils étaient montés au siège parisien de l’équipementier, rejoints par des dizaines de délégations de sites Valeo et d’autres sites menacés ; en octobre ils étaient de nouveau au salon de l’auto, pour manifester leur colère, aux côtés de ceux de Dumarey, Novares, MA France, Valeo, GMD, Bosch ou encore Walor, Forvia, Michelin et bien d’autres.
Aujourd’hui, ce sont toujours 1 200 emplois Valeo menacés sur tout le territoire. Le site Valeo de La Suze-sur-Sarthe (72) en Pays de la Loire (270 salariés) doit fermer dans les prochaines semaines.
… et sont loin d’avoir dit leur dernier mot !
Alors que des centaines de milliers d’emplois sont menacés partout en France dans l’automobile, la chimie ou les services publics, les salariés de Valeo Saint-Quentin-Fallavier ont pris des contacts avec les travailleurs d’autres sites menacés, bien au-delà de leur région : avec ceux de MA France d’abord, puis avec ceux de Michelin Cholet (49), ces derniers plus que jamais en lutte contre la fermeture de leur site. Beaucoup savent que site par site, ils risquent d’être tous vaincus, mais qu’en multipliant les liens, en vue de se coordonner, cela pourrait peser, y compris sur les négociations de chacun. Si la lutte devait prendre de l’ampleur et si les liens devaient se généraliser à toutes les entreprises menacées, cela pourrait aussi imposer un tout autre rapport de force.
Léo Baserli