
Dimanche dernier, pour la première fois depuis 470 jours, Israël n’a pas bombardé Gaza. On ne peut que partager le soulagement de la population palestinienne touchée par la faim et les épidémies. Ce cessez-le-feu a été concédé par Israël. Mais nul doute que sa politique de colonisation, d’apartheid et de nettoyage ethnique, de Gaza à la Cisjordanie, du sud du Liban au plateau du Golan syrien ne s’arrêtera pas. Moins de deux jours après le cessez le feu à Gaza, l’armée israélienne a lancé une opération militaire sur le camp palestinien de Jénine en Cisjordanie et des colons israéliens ont attaqué des villages palestiniens avec la bénédiction de l’armée israélienne.
La sale guerre d’Israël contre les Palestiniens continue
Lors de l’annonce de la signature imminente d’une trêve, l’aviation israélienne avait bombardé au moment même où des Palestiniens prenaient la rue pour exprimer leur soulagement, faisant 80 morts. Un acte terroriste de plus pour signifier que cette trêve n’est qu’un répit fragile et que les Palestiniens restent des réfugiés sur leur propre terre.
La bande de Gaza est dévastée : 70 % des habitations sont endommagées, la plupart des écoles et des hôpitaux sont détruits, au moins 48 000 Palestiniens sont morts. La guerre menée par Israël est une guerre contre le peuple palestinien tout entier pour le faire fuir ou l’exterminer. C’est un génocide qui n’a pas commencé comme représailles à l’attaque du 7 octobre : l’État d’Israël est né de cet apartheid et de ce nettoyage ethnique qu’il poursuit jusqu’à aujourd’hui.
Cette sale guerre s’étend à toute la région : Cisjordanie, Liban, Syrie, Yémen, Iran ont été occupés ou bombardés cette année. Israël sort renforcée militairement mais au prix de massacres qui la disqualifient moralement.
La responsabilité des grandes puissances occidentales
Joe Biden a récemment révélé que lorsqu’il a fait part de ses inquiétudes sur la stratégie du « tapis de bombes », Netanyahou a répondu qu’il s’inspirait des bombardements intensifs de Berlin, Dresde, ou Hiroshima. L’impérialisme américain n’a jamais lésiné sur les massacres pour terroriser les populations civiles. Et pas seulement en Allemagne ou au Japon, mais aussi au Vietnam, en Afghanistan et en Irak. De même que son allié français en Algérie.
La guerre coloniale d’Israël s’inscrit dans cette lignée de crimes impérialistes. Sans le soutien actif des États-Unis et de puissances secondaires comme la France, Israël n’aurait pas pu mener à bien ses opérations génocidaires.
Comble du cynisme, ce cessez-le-feu intervient à quelques heures de la passation des pouvoirs aux États-Unis, de telle manière que Biden et Trump peuvent s’en présenter comme les artisans. Preuve s’il en fallait qu’ils auraient pu à n’importe quel moment imposer à Israël d’arrêter le massacre. Mais ils ne l’ont pas fait, trop intéressés de flatter leur chien de garde dans la région et de l’encourager à affaiblir leurs adversaires comme l’Iran et ses alliés.
En finir avec la loi de la jungle capitaliste
Les grandes puissances occidentales se présentent comme le camp de la démocratie et du droit international. Mais en Palestine comme hier en Irak, au Vietnam ou en Algérie, ils apparaissent aux yeux du monde pour ce qu’ils sont : le camp du génocide et de la loi du plus fort.Mais le plus fort ne sera pas éternellement celui qui a les bombes les plus modernes. Les plus forts sont ceux qui produisent tout sur cette planète – y compris les armes. Ce sont les travailleurs et les travailleuses, qui eux, contrairement à leurs exploiteurs, n’ont aucun intérêt à monter les peuples les uns contre les autres, aucun intérêt à déclencher des guerres sans fin pour dominer une région riche en pétrole. Partout dans le monde, amplifions les mobilisations pour le droit des Palestiniens à l’existence, la fin du blocus de Gaza, la fin de l’apartheid et de la colonisation. Pour que le naufrage moral des puissances occidentales en Palestine devienne un naufrage politique, que l’année 2025 soit celle où se dressent les classes populaires face à la dictature des milliardaires !
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 20 janvier 2025