En 2002, de la gestion des TER (train express régional) par les régions avait été généralisée, par le biais d’un contrat avec SNCF Réseau (qui gère les infrastructures en France). D’ici 2033, les régions doivent s’« ouvrir à la concurrence ». Pour cela, la région Nouvelle-Aquitaine (présidée par Alain Rousset, PS), comme les autres, s’y est préparée en dessinant des « lots » autour des grandes villes de la région pour préparer cette privatisation.
En Limousin, pas beaucoup de fric à se faire, beaucoup moins qu’autour de la métropole Bordeaux et de la zone touristique du bord de l’Atlantique ! La convention est encore renouvelée pour dix ans avec la SNCF, mais la pression va être de plus en plus forte pour diminuer le coût en baissant l’offre. Et en continuant la diminution du personnel ferroviaire : sur la région de Limoges (Indre, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, nord du Lot), on est passé de 6000 cheminots en 2002 à 2000 en 2024, et pour les conducteurs de 600 à 250 (chiffres CGT).
Depuis 2018, la mobilisation s’est organisée avec un Comité de vigilance ferroviaire, qui fédère associations d’usagers, élus, partis et syndicat CGT cheminots du Limousin, pour arriver à maintenir les trains du quotidien et des liaisons avec les autres régions. Un combat notamment pour obtenir le financement de travaux d’entretien, de modernisation de la signalisation, contre la coupure, en mars 2018, de la ligne Limoges-Angoulême, et pour le rétablissement de la jonction Limoges-Clermont-Ferrand en finançant les 22 kilomètres de voies à renouveler. Mobilisation aussi pour la ligne intercité Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), qui dessert quinze départements et qui n’est plus entretenue depuis près de 40 ans, quand l’État a choisi de tout miser sur le TGV. La rénovation est en cours, mais va se traduire en 2025 par la suppression de trains en journée pendant cinq mois.
Dans ces régions, le TER est un moyen de transport important, notamment pour les jeunes scolarisés ou les salariés en formation. Le coût du carburant a contribué à une augmentation de 20 % de voyageurs dans les TER (avec une politique tarifaire que la région se targue de financer à 80 %).
Alors, à nous, usagers et salariés du rail, de continuer à lutter pour maintenir et améliorer ce mode de transport en s’opposant à la logique de la course aux profits.
6 décembre 2024, Correspondant