Nos vies valent plus que leurs profits

La Commission européenne va-t-elle enquêter sur le Groupe Bernard Hayot ?

Cinq euro-députés écologistes ont saisi la Commission européenne pour qu’elle ouvre une enquête sur les pratiques du Groupe Bernard Hayot (GBH). Ce dernier profite d’une position dominante dans la grande distribution, l’agroalimentaire et le secteur automobile aux Antilles, en Kanaky ou à Mayotte pour pressurer la population et augmenter ses profits. Un pouvoir qui lui a permis d’imposer des prix en moyenne 40 % plus chers qu’en Métropole – un gap qui peut même atteindre 78 % en Kanaky. La lettre des députés écologistes pointe le fait que les prix excessifs pratiqués par la distribution dans les territoires ultra-marins mettent à mal la notion d’égalité de tous les citoyens. Ce qui n’empêche pas le groupe Hayot d’encaisser régulièrement des subventions européennes, notamment pour ses bananeraies martiniquaises. GBH, fondé en 1960 grâce à la fortune d’une famille de békés (descendants des blancs esclavagistes arrivés en Martinique en 1690) est devenu, en Martinique, la cible privilégiée des manifestations contre la vie chère.