Comme chaque année depuis le transfert de Georges Ibrahim Abdallah à la centrale de Lannemezan (65), une manifestation à l’appel de nombreuses organisations va défiler de la gare à la prison pour exiger la libération du plus ancien prisonnier politique en France et en Europe.
Ce militant communiste libanais, membre fondateur en 1982 des Forces armées révolutionnaires du Liban, solidaire de la lutte des Palestiniens, a été arrêté en 1984 pour faux papiers et condamné à perpétuité en 1987, malgré l’absence de preuves formelles, pour l’assassinat en France d’un attaché militaire américain et d’un conseiller à l’ambassade d’Israël.
Il est libérable depuis 1999 selon le droit français. Pour justifier son maintien en détention, on a prétendu qu’il s’était converti en prison à l’islam, ce qui est démenti par tous ses proches : bien qu’issu d’une famille chrétienne, il se proclame toujours communiste et athée.
Un juge avait ordonné sa libération en 2013, après 29 ans d’incarcération, à la condition qu’il soit expulsé vers le Liban qui était prêt à l’accueillir. Mais Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, a refusé, en accord avec le président Hollande, de signer l’arrêté d’expulsion. Les gouvernements français ne veulent pas déplaire au gouvernement américain, qui maintient une pression constante pour le maintien d’Abdallah en prison. Et dans le contexte de l’extension de la guerre israélienne au Liban, il est peu probable que cette pression baisse.
La dixième demande de libération conditionnelle vient d’être déposée.
La manifestation du 26 octobre pour réclamer la libération d’Abdallah apportera aussi un soutien aux prisonniers politiques basques détenus à Lannemezan, ainsi qu’aux Kanak qui y ont été déportés cette année.
Souhaitons que cette manifestation rassemble cette année encore plus de participants pour exiger la libération de ces prisonniers politiques et affirmer notre soutien aux peuples palestinien, libanais et kanak.
Félix Rolin