Un collectif d’avocats a porté plainte auprès de la Cour de justice de la République (CJR) contre le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, pour son soutien implicite au délinquant récidiviste Nicolas Sarkozy auquel il a rendu visite en prison. À la veille son incarcération à La Santé, Darmanin avait déclaré : « J’ai beaucoup de tristesse pour le président Sarkozy. L’homme que je suis, j’ai été son collaborateur, ne peut pas être insensible à la détresse d’un homme ». Il a nettement moins de compassion pour les jeunes des banlieues sous les verrous. Ces déclarations compromettent « l’impartialité et l’objectivité de Gérald Darmanin qui, en tant que ministre de la Justice, ne peut prendre position de cette manière dans une affaire pendante », argumentent les avocats. Les propos de Gerald Darmanin sur France Inter avaient déjà ému le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, qui y avait vu un « risque d’obstacle à la sérénité » et donc « d’atteinte à l’indépendance des magistrats ». Mais de tout cela Darmanin s’en moque, tout comme Macron qui avait tenu lui aussi à téléphoner à Sarkozy. Car pour ces gens-là la solidarité de classe passe avant tout et ce n’est pas une éventuelle condamnation de la CJR qui les empêchera de dormir, surtout que ses magistrats sont réputés pour leur clémence.