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Après la chute de Sheikh Hasina, où va le Bangladesh ?

(Traduction : “Allez manifester”)

Quelques jours à peine après la chute du gouvernement Hasina, un gouvernement intérimaire prend place, introduit par l’armée qui s’est aussitôt portée candidate. Dirigé par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, ce nouveau gouvernement entend bien mener la « transition démocratique » dans « la loi et l’ordre ». Le pari des classes dirigeantes du Bangladesh d’une sortie « par le haut » permettant la continuité de l’État et la domination bourgeoise est-il réussi ? Où en sont les classes populaires ?

« Il y a des semaines où des décennies se produisent »

Les images des manifestations du 5 août ont fait le tour du monde, aussi bien à travers l’envahissement du palais résidentiel de Sheikh Hasina par des milliers de manifestants que par la fuite de cette dernière en hélicoptère : direction l’Inde ! Pour la population, c’est une véritable « Seconde Libération » qui a été accomplie, en référence à la lutte pour l’indépendance du Bangladesh menée entre 1969 et 1971. Mais les références au passé n’ont pas protégé le régime de la ligue Awami et les statues de Sheikh Mujibur Rahman, « héros de l’indépendance » et père de l’ex-Première ministre, que les manifestants ont méthodiquement démontées. La ligue Awami, au pouvoir depuis quinze ans, subit en effet la colère de la population : ses militants sont pourchassés, ses locaux détruits et incendiés, comme les agents de police et les commissariats, dénoncés comme les assassins au service du régime.

Ceux-ci se sont d’ailleurs mis en grève dès le mardi 6 août afin d’échapper au courroux de la population mais aussi pour demander une réforme de la police1. Le vide créé par l’absence de la police a rapidement été rempli par les étudiants, mais heureusement à leur façon. Ceux-ci ont pris en charge la gestion du trafic routier dans les principales villes du pays (sous les applaudissements de la population, qui se réjouit d’une fluidité de la circulation « comme jamais auparavant ») quitte à donner des ordres aux principaux dirigeants politiques du pays2, ils se sont mis à rénover les rues, etc.

Face à l’irruption des étudiants et classes populaires dans la rue, certains bourgeois attisent les braises des tensions religieuses

Mais ce n’est pas tout. La chute du régime a entraîné dans son sillage de nombreuses attaques contre la communauté hindoue (qui compte 8 % des 170 millions d’habitants du Bangladesh). Les tensions entre musulmans et hindous prennent racine dans l’histoire coloniale de l’Inde, et les divisions entretenues par l’administration britannique, puis alimentées par les dirigeants nationalistes indiens, pakistanais et bangladais. Aujourd’hui encore, l’instabilité politique sert de prétexte à l’exacerbation des tensions entre hindous et musulmans : les services secrets indiens ont été accusés sur les réseaux sociaux de commettre des meurtres de masse au Bangladesh dans la nuit du 5 au 6 août, tandis que le gouvernement indien et le BJP (le parti au pouvoir) dénonce une campagne calomnieuse menée depuis le Pakistan afin d’alimenter les sentiments anti-hindous et anti-indiens (tout en alimentant eux-mêmes une campagne anti-musulmans et anti-Pakistan), alors que le régime d’Hasina et Modi s’étaient rapprochés ces dernières années. La réponse de la population face à ces attaques racistes a été rapide : les étudiants sont allés défendre en groupe les membres de la minorité hindoue afin de contrer toute tentative de division « communautaire » ou religieuse (#hindussafeinbangladesh).

L’industrie subit toujours les contrecoups de la mobilisation

La mobilisation a totalement déstabilisé la production et l’économie : les destructions d’infrastructures, les coupures d’internet à répétition ou encore les jours de repos forcés, n’ont pas du tout arrangé les patrons, locaux et internationaux, qui ont vu leurs commandes retardées ou dans certains cas annulées. Dimanche 4 août, le gouvernement avait annoncé trois jours de « vacances générales » dans la fonction publique par peur (à raison) de perdre le pouvoir, rapidement suivi par les banques puis par les usines. Entre dimanche et mercredi dernier (du 5 au 7 août) les usines de textile ont été fermées par la BGMEA, Medef local, par peur qu’elles soient vandalisées, ou pire encore pour eux : que des travailleurs fassent grève, les occupent et s’organisent pour leurs propres revendications sociales et politiques. De plus, l’absence des forces de police des rues (et des usines) n’a pas encouragé les patrons à rouvrir leurs établissements, ils ont demandé l’intervention de l’armée pour protéger leur production.

Le patronat local a donc hésité toute la semaine à rouvrir les usines, qui sont finalement seulement opérationnelles depuis vendredi 9 août pour la plupart, mais surveillées de très près par l’armée, une « police industrielle », le bataillon d’action rapide (force anti-terroriste).3 L’armée, qui avait affirmé être du côté de la population au moment où elle a senti s’effriter le pouvoir d’Hasina, assure sans soucis la continuité du pouvoir des patrons et la politique de flicage des travailleurs que les anciens gouvernements menaient déjà. Mais si la production se relance petit à petit, la situation n’est pas rose pour les bourgeois bangladais.

En effet, la situation actuelle ne plaît pas à leurs donneurs d’ordre impérialistes, qui voient d’un très mauvais œil les retards de livraison des commandes et hésitent à maintenir leurs relations économiques avec le Bangladesh. Si les multinationales comme H&M ou Zara comptent rester au Bangladesh, d’autres entreprises, qui encaissent moins facilement ce genre de crise, annoncent déménager vers d’autres pays qui offrent des salaires pourtant plus élevés et donc moins « compétitifs » que le Bangladesh (ceux-ci sont généralement 15 % à 20 % moins élevés que dans les autres pays). L’ordre et la sécurité, ça n’a pas de prix !

Vers un retour de Sheikh Hasina ?

La ligue Awami n’entend pas quitter tranquillement le devant de la scène. Alors que Sheikh Hasina avait d’abord annoncé qu’elle quittait la politique, se plaignant que le peuple du Bangladesh ne la reconnaisse pas à sa juste valeur, son fils (et dirigeant politique de la ligue Awami, népotisme quand tu nous tiens !) multiplie les annonces provocatrices. Ainsi, Sajeeb Wazed Joy a par exemple déclaré que sa mère compte bien diriger à nouveau, qu’elle n’a jamais démissionné officiellement du gouvernement et qu’ils comptent bien participer ou, si cela était rendu impossible, contester les prochaines élections4. Un appel est lancé à tous les militants et sympathisants de la ligue Awami à « se lever avec courage »5.

Parallèlement, de nombreux cambriolages se multiplient dans le pays, ajoutant du chaos à la situation. Dans la résidence de Mirpur à Dhaka, les habitants ont déclaré à la presse avoir arrêté des fauteurs de troubles « avouant » avoir été payés par des dirigeants de la ligue Awami afin d’attiser le chaos6. Suivant l’exemple des étudiants, des comités de vigilance se mettraient spontanément en place dans les quartiers populaires. Une raison supplémentaire pour laquelle l’armée et le patronat poussent les forces de police (qui refusent toujours7) à reprendre rapidement du service8, quitte à les épauler – surtout les protéger de la population – afin d’empêcher celle-ci de faire sa propre justice et, par là, de prendre l’habitude de gérer elle-même et collectivement ses propres affaires.

Un vide politique dont le BNP et le Jamaat e Islami entendent bien profiter pour placer leurs propres pions, alors que les principaux soutiens de la ligue Awami au sein de l’État sont contraints à la démission et à la fuite en catastrophe. Ainsi, des manifestations organisées par les partis d’opposition et les étudiants visent par exemple à remplacer les juges estimés pro-Ligue, mais attention, seront-ils remplacés par des soutiens du BNP ou Jamaat ?9

Les vagues de la révolte bangladaise secouent le sous-continent indien

La crise est loin de s’être refermée, et ses conséquences s’étendent dans toute la région, à commencer par l’Inde. Depuis l’indépendance du Bangladesh au début des années 1970, la bourgeoisie indienne s’est efforcée d’amener le pays dans sa zone d’influence : à la fois afin d’empêcher un rapprochement de celui-ci avec le Pakistan ou la Chine, mais aussi pour en profiter économiquement.

Ces dernières années ont été marquées par un rapprochement à la fois diplomatique et économique entre l’Inde de Modi et le Bangladesh d’Hasina. Ainsi, l’Inde est le deuxième partenaire économique du Bangladesh, auquel elle a ouvert plusieurs lignes de crédit, participé à l’investissement de plusieurs infrastructures et cherché à implanter ses propres capitaux. La chute d’Hasina, qui a renforcé les liens avec l’Inde au détriment de la Chine, risque de rebattre les cartes, surtout quand le régime de Modi s’est assuré de la sécurité de l’ex-dirigeante honnie, allant jusqu’à dépêcher ses Rafale pour garantir sa fuite du Bangladesh ou accueillir les militants de la Ligue Awami fuyant le pays malgré les protestations de la population bangladaise. L’Inde est aussi impactée par un mouvement d’immigration de plusieurs milliers d’hindous fuyant les persécutions au Bangladesh, au point d’avoir temporairement suspendu sa production de visas, malgré sa propagande pro-hindoue démagogique.

Les grandes puissances veillent au grain

Quant aux principales puissances impérialistes, elles saluent hypocritement la « transition démocratique » menée par l’armée et saluent la mise en place du nouveau gouvernement de Muhammad Yunus après avoir tacitement soutenu le régime d’Hasina par leur silence sur les massacres d’étudiants. Pour les dirigeants impérialistes, qu’ils soient américains, européens ou chinois, le principal objectif est un « retour à l’ordre et au respect de la loi » : il ne faudrait pas que les usines s’arrêtent de tourner trop longtemps ! Ou pire encore, que la révolte se répande dans tout le sous-continent indien où gouvernements autoritaires et conditions de vie difficiles sont le lot de centaines de millions de personnes…

Un nouveau gouvernement qui n’a de nouveau que le nom…

L’armée a rapidement annoncé former un gouvernement provisoire dont le chef a été nommé le lendemain matin, Muhammad Yunus, appelé au pouvoir par Students Against Discrimination, et accepté par l’armée. Ce banquier, « star » du micro-crédit, « banquier des pauvres », est populaire au Bangladesh car opposant au régime en exil, souvent attaqué par Hasina lorsqu’elle était au pouvoir.

L’annonce de la nomination de Yunus a été accompagnée d’un soulagement général de la part de la bourgeoisie locale et internationale. Antony Blinken, secrétaire d’État américain, « salue la nomination » du chef de gouvernement, suivi du gouvernement chinois. Modi, Premier ministre indien, offre « ses meilleurs vœux » au chef par intérim, et plus tard, Mahbubur Rahman, président de la chambre internationale de commerce du Bangladesh, salue lui aussi la décision de l’armée. On peut comprendre leur soulagement, le professeur Muhammad Yunus n’est pas un dangereux révolutionnaire souhaitant s’attaquer aux racines de l’exploitation capitaliste. Le prix Nobel est convaincu que le capitalisme porte en lui les germes de l’émancipation de l’humanité et souhaite « aider les gens à s’aider » en prétendant faire de chaque pauvre un entrepreneur accompli, en permettant à ceux-ci d’accéder à des microcrédits à des taux plus avantageux que ceux pratiqués par les usuriers traditionnels. Mais si la « méthode Yunus », encensée dans les médias, se veut profondément progressiste, basée sur l’entraide des communautés et l’empowerment (autonomisation) des femmes, elle n’échappe absolument pas à la logique du profit. Ainsi, nombreuses sont les grandes banques à travers le globe qui pratiquent le micro-crédit afin de « s’aider elles-mêmes » à réaliser de nouveaux profits en enfermant les pauvres dans des spirales d’endettement à cause de taux d’intérêts exorbitants. Par exemple, la banque Compartamos impose 195 % d’intérêts à ses clients et faisait sur la seule année 2012 cent-cinquante-quatre millions de dollars de bénéfices au Mexique et au Pérou.10

La participation des étudiants au gouvernement, une fausse bonne idée ?

La liste des ministres du gouvernement provisoire n’a pas tardé à être annoncée suite à des négociations entre les partis politiques, l’armée et Students Against Discrimination. Un gouvernement où ne participe aucun des partis traditionnels, composé de 17 ministres : banquiers, militaires, activistes et deux leaders étudiants de Students Against Discrimination, Nahid Islam et Asif Mahmud. En s’intégrant au gouvernement, les leaders étudiants entendent surveiller l’action de celui-ci : « Les étudiants vont principalement surveiller et soulever les problèmes quand nécessaire. Il y a actuellement une discussion à propos de la participation d’étudiants dans tous les ministères. »11 Mais cette participation gouvernementale participe aussi à accroître la légitimité du nouveau gouvernement aux yeux des masses, au risque de faire oublier le reste de l’équipe, composée de bons gestionnaires du système capitaliste et qui ont pour certains travaillé sous Hasina.

Vers de nouvelles élections au Bangladesh ?

Les masses populaires expriment le sentiment d’une libération du pays après quinze ans sous le règne de l’ancienne Première ministre, une victoire qui permet de nombreuses possibilités, mais lesquelles ? Le Parlement a été dissous le 5 août et les principaux partis politiques comme le BNP appellent fermement à de nouvelles élections, prévues par la Constitution dans les 90 prochains jours. Cependant, le gouvernement d’intérim ne se presse pas, et semble annoncer qu’il procédera aux élections dans un temps plus lointain12. Les classes dirigeantes et les militaires craignent-ils que les partis traditionnels – qui, comme le BNP, dans l’opposition depuis quinze ans, réclament que les élections aient lieu au plus vite – ne soient pas capables de « ramener l’ordre » ? Il s’agirait alors pour l’armée d’attendre que « la poussière retombe » dans l’espoir de voir de nouveaux regroupements se former capables de faire illusion auprès des masses populaires.

Le gouvernement d’intérim entend donc mener différentes réformes avant les élections, histoire de changer (à la marge) les règles du jeu afin de « redonner espoir » (ou illusions) aux masses populaires dans la démocratie bangladaise et leur passer l’envie de se mobiliser dans la rue.

Il est certain que c’est sa perspective, moins certain que ce soit si facile pour lui après tant de jours de mobilisations déterminées et courageuses.

Les étudiants contrôlent les prix dans un marché de Dhaka

Les classes dirigeantes cherchent à ramener la rue à la maison

Le clan Hasina se plaint que la « rue gouverne » et pas la loi13, alors que les étudiants ont obtenu deux démissions successives en deux jours des présidents de la Cour suprême, jugés trop proches de l’ancien régime. Malgré la volonté de Yunus et de l’armée que les manifestants « ne soient pas obsédés par les règlements de comptes, comme l’ont été trop de nos gouvernements précédents »14, la population bangladaise continue de mettre son nez dans les affaires de la bourgeoisie. Et elle fait bien, car la bourgeoisie maintient discrètement ses attaques.

Ainsi, les classes dirigeantes s’appuient sur la haine éprouvée contre la ligue Chhatra (organisation étudiante de la ligue Awami) pour interdire la présence de partis politiques dans les universités. Cette revendication est appuyée par les dirigeants étudiants de Student Against Discrimination qui défendent la non-affiliation politique des étudiants sur les campus, au profit de l’organisation syndicale, car les étudiants « doivent défendre les valeurs du mérite et de la connaissance », sans voir la portée de l’attaque portée par la bourgeoisie. Parallèlement, la crise économique se renforce15, affectant principalement les classes populaires, tandis que la bourse bangladaise continue de grimper, soulignant la confiance des investisseurs. En effet, la bourgeoisie entend bien éponger ses pertes des dernières semaines sur le dos des travailleurs, en refusant par exemple de payer les salaires de juillet dans les industries textiles en raison des « pertes financières causées par la mobilisation ».

« Revolution or capitulation ? »16

Pas sûr que les travailleurs et le reste des classes populaires se laissent faire. Les attaques contre la minorité hindoue ont généré une réponse dans la rue, contre les discriminations vécues par les minorités au Bangladesh. Dans le secteur bancaire, des travailleurs « Anti- Discrimination Banker Society » manifestent contre les pratiques douteuses de leurs enseignes17, tandis que les ouvriers du textile ont commencé des manifestations pour le paiement de leurs salaires de juillet18. Dans les marchés de Dacca, des étudiants font des rondes pour contrôler les prix affichés sur les étals pour lutter contre les pratiques des marchands peu scrupuleux, à la satisfaction de la population19. La chute du régime Hasina remue profondément la société bangladaise et fait écho aux dernières mobilisations populaires en Inde, Birmanie ou Sri-Lanka, qui n’avaient pourtant pas réussi à arracher les racines de l’exploitation capitaliste. Les masses travailleuses du Bangladesh arriveront-elles à trouver la voie de leur émancipation ? Au Bangladesh et dans l’immigration, des voix se font entendre pour critiquer le « statu quo » entraîné par la formation du nouveau gouvernement.

« Révolution ou capitulation » : voilà la question qui se dresse devant les masses du Bangladesh et qui pourrait changer la face du sous-continent indien.

Stefan Ino et François Cichaud

 

 


 

 

1  https://bdnews24.com/bangladesh/da3cf8ce17d2
2  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/354010/%C2%A0students-to-fakhrul-ensure-your-car-follows
3  https://www.tbsnews.net/economy/exporters-upbeat-about-loss-recovery-913186

4  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/354239/joy-sheikh-hasina-did-not-resign-before-fleeing

5  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/politics/354026/sajeeb-wazed-joy-not-possible-to-eliminate-awami

6  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/dhaka/354079/robbery-reported-in-various-areas-of-dhaka
7  https://www.tbsnews.net/bangladesh/police-stay-absent-defying-order-remain-firm-11-demands-912711

8  https://www.thedailystar.net/opinion/editorial/news/the-police-must-get-back-work-3673816
9  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/354071/chief-justice-appellate-division-judges-given

https://www.thedailystar.net/news/bangladesh/news/chief-justice-obaidul-hassan-resigns-3673736

10  https://www.wsws.org/en/articles/2014/01/04/micr-j03.html
11  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/354291/ict-adviser-nahid-prioritizes-investigation-into
12  https://bdnews24.com/bangladesh/f48571cde569

13  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/354339/joy-this-is-not-reform-this-is-mob-rule

14 https://www.economist.com/by-invitation/2024/08/06/bangladesh-has-achieved-its-second-liberation-says-muhammad-yunus
15  Les banques refusent désormais le retrait de telle ou telle somme d’argent des distributeurs.

16  Visuel maoïste indien sur la situation au Bangladesh.

17  https://www.dhakatribune.com/bangladesh/354345/miscreants-open-fire-at-islami-bank-head-office-5

18  https://www.thedailystar.net/news/bangladesh/news/rmg-workers-gazipur-join-workplace-demand-dues-3674581

19  https://www.tbsnews.net/bangladesh/students-monitor-bazaars-increased-supply-absence-extortionists-reduce-prices-vegetables